Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Solidarité Allaitement
15 février 2013

L'allaitement au travail est possible une heure par jour

Chaque mère salariée qui le souhaite peut bénéficier d'une heure quotidienne pour allaiter son enfant dans sa première année.

Ma fille vient d'avoir son premier enfant à 32 ans. Elle a toujours privilégié ses études et son travail, et déjà elle parle de raccourcir son congé maternité et de sevrer sa petite fille. Pour elle qui a le bonheur d'allaiter, je trouve que ce serait vraiment dommage d'interrompre ce lien et cette qualité nutritive. N'y a-t-il pas en France, comme dans plusieurs pays nordiques, des facilités sur le lieu de travail pour les femmes allaitantes ?
Maryvonne T. de Poitiers

CHRISTOPHE BOUTIN VOUS RÉPOND
Depuis la suppression du congé spécifique « allaitement », en 1975, beaucoup de femmes ignorent qu'elles peuvent bénéficier d'une heure par jour, pour allaiter leur nouveau-né, pendant un an, à partir de la naissance. Le code du travail (voir ci-dessous) l'a prévu, quels que soient l'ancienneté, et le type de contrat (indéterminé ou pas) mais peu de mères y prétendent, alors que ce droit s'impose à l'employeur.
Car, les conditions concrètes ne sont pas aisées : il faut que le bébé ne soit pas très loin du lieu de travail, pour être rapproché de sa maman. La salariée ne peut s'absenter à cette fin d'allaitement, et cette heure peut être fragmentée en deux fois. C'est pragmatiquement ce que font de nombreuses mères : profiter de cette heure pour tirer son lait, plutôt que d'allaiter sur place.
L'entreprise doit « pouvoir allaiter son enfant dans l'établissement » (art L. 223-4 du code du travail) dans un local chauffé, propre et pourvu d'un point d'eau et offrir la possibilité de se reposer allongée.
Les vertus de l'allaitement maternel sont mises en avant par l'Organisation internationale du travail – convention 183, juin 2000, non ratifiée par la France, malgré sa promesse – qui a affirmé le droit aux pauses d'allaitement : « Elles doivent être comptées comme temps de travail et rémunérées en conséquence. »

Inégalités d'entreprises
L'Institut des mamans, la Santé publique comme la Leche League recommandent l'allaitement maternel, en termes nutritionnels et immunitaires. Alors que la France a le taux de fécondité le plus élevé de l'Union européenne (1,98 enfant/femme), elle reste le plus mauvais élève pour l'allaitement.

Dans les pays nordiques, ce sont les associations de citoyens et la volonté d'État qui ont promu l'allaitement maternel. Elles ont mis en avant des arguments économiques (Dossier de l'obstétrique n° 216) : le surcoût occasionnel par le lait industriel équivaut à environ 3 mois de Smic par enfant et à 170 millions d'euros/an en frais de santé pour la Sécurité sociale. 5 % de femmes allaitant en plus entraîneraient en France une économie de 2 millions d'euros aux dépenses de santé publique.
Il reste à mieux connaître sa convention collective pour bénéficier de pauses appropriées, et faire valoir ses droits, dans l'intérêt de la santé de l'enfant et de la salariée.
Alors que 66 % des femmes sortant de la maternité, donnent le sein à leur nouveau-né…

 

en savoir plus...

Une heure. L' article L.1225-30 du code du travailprécise bien que « pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée allaitant son enfant dispose à cet effet d'une heure par jour durant les heures de travail ».
Un congé. Certaines conventions collectives (blanchisserie, industries de l'habillement, etc.) prévoient un congé d'allaitement non rémunéré – il faut avoir au moins un an d'ancienneté. D'autres, comme l'ancienne convention des banques (art 69) prévoyait un congé rémunéré de 3 mois à taux plein ou 6 mois à 50 % au choix de la maman.
Un espace. Les entreprises comptant plus de 10 femmes doit aménager un espace confortable et discret, avec un point d'eau, pour permettre l'allaitement dans de bonnes conditions (article R. 4152-13 du code du travail)
Un taux. Avec 74 % (2008) le taux d'allaitement à la naissance en France est en progrès – 30 % dans les années 70, 50 % dans les années 90 – mais reste loin derrière la Norvège, la Suède, l'Italie, la Suisse, le Danemark ou l'Allemagne qui dépassent les 85  %.

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 99 028
Publicité
Publicité